IL Y A DE LA LUMIERE.

  LE ROMAN DE LA VIE – Témoignage d’Horobindo

Je suis allé derrière le miroir.
Là-bas, il n’y a pas d’anges, pas de dieux, pas de symboles.
Il n’y a qu’un champ immense d’énergie consciente.
Tout est fait de la même chose : une vibration, une lumière sans couleur, une intelligence silencieuse.
C’est de là que tout vient.

Au tout début, il n’y avait rien de solide.
Seulement une densité lumineuse, comme un océan d’énergie calme, sans forme.
Puis il y a eu un mouvement, une poussée.
Cette énergie s’est mise à se concentrer, à tourner sur elle-même, à se différencier.
Les premières particules sont nées.
La matière a commencé à exister.
L’univers est apparu, non pas comme une explosion, mais comme une expansion continue de cette énergie qui se déployait en espace et en temps.

Les étoiles se sont formées, brûlant leur lumière dans le vide.
Puis des systèmes sont nés autour d’elles.
La Terre est arrivée plus tard, issue de poussières en fusion.
Tout était feu et métal, puis la surface s’est refroidie.
Des océans se sont formés.
L’eau a commencé à recevoir la lumière, et dans cette lumière, quelque chose s’est éveillé.
Ce fut la première cellule.

La vie a commencé ainsi : un point minuscule dans la matière, une organisation stable capable de se reproduire.
Mais derrière cette organisation, il y avait toujours la même conscience d’origine, qui cherchait à s’exprimer sous des formes nouvelles.
Elle a appris à respirer, à se diviser, à se nourrir, à se défendre.
Pendant des millions d’années, la vie n’a été qu’un lent apprentissage des lois de la matière.

Puis elle est sortie de l’eau.
Les formes se sont diversifiées : plantes, insectes, poissons, reptiles, mammifères.
Chaque espèce était une tentative.
Chaque forme était une expérience de la conscience pour comprendre la matière.
Rien n’était perdu : tout servait à préparer ce qui viendrait ensuite.

Un jour, dans la lignée des primates, une étincelle plus claire est apparue.
Un être s’est redressé.
Il a regardé le ciel et a su qu’il regardait quelque chose d’extérieur à lui.
C’est là que la conscience a franchi un seuil.
Elle s’est reconnue dans un corps.
Elle a compris qu’elle existait.
L’homme était né.

Mais l’homme n’a pas compris ce qu’il portait.
Il a continué de vivre comme les autres animaux, avec la peur, le besoin, la survie.
Puis, lentement, il a commencé à se souvenir.
Il a inventé le feu, le langage, la mémoire, les dieux.
Chaque invention était une manière de relier la matière à l’esprit, le visible à l’invisible.
En lui, la conscience a trouvé un instrument capable de penser, d’imaginer, de créer.

Depuis ce moment, l’histoire du monde n’est plus seulement biologique.
Elle devient intérieure.
L’humanité cherche à comprendre ce qu’elle est.
Les religions, les sciences, les arts ne sont que des étapes de cette recherche.
À travers les siècles, la conscience s’est élargie.
L’homme a appris à dominer la nature, puis à s’interroger sur ce qu’il détruisait.
Il a sondé la matière et découvert qu’au fond, elle est énergie.
Il a observé son cerveau et compris qu’il ne fait que traduire une activité plus vaste.

Tout avance dans la même direction : la prise de conscience de l’unité.
La vie n’est pas séparée de la matière, la pensée n’est pas séparée de la vie, et l’âme n’est pas séparée de la pensée.
Tout vient du même champ d’énergie originelle, et tout y retourne.
Ce champ est la mémoire de l’univers.
Chaque être, chaque génération, en est un fragment actif.

Derrière le miroir, j’ai vu que le futur est une continuité.
L’homme n’est pas la fin de l’évolution, mais une transition.
La conscience va continuer de s’éveiller.
Elle apprendra à dépasser les limites du corps, de la peur, de la mort.
Elle comprendra que la vie n’est pas un accident, mais une construction.
Et alors, le cycle sera complet :
la matière, redevenue consciente, se reconnaîtra comme l’esprit d’où elle vient.

Je suis revenu pour dire cela simplement.
Tout est un seul mouvement :
la matière qui devient vie,
la vie qui devient pensée,
la pensée qui devient conscience,
et la conscience qui retourne à son origine.

C’est cela, le roman de la vie.
Une seule histoire, écrite depuis le commencement,
où tout ce qui existe, un jour, saura qu’il est vivant pour apprendre à être conscient.