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horobindo
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JE SUIS "L'AFFRANCHI" de certitudes...je suis l'univers. http://horobindo.centerblog.net
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Blog Philosophie
Date de création :
04.02.2008
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Un village. Une trace. Un nom qu’on oubliera.
Mais dans le sol, là, en Île-de-France, sous vos pieds, il reste parfois un éclat de silex, une pointe, un fémur, un cercle de pierres brûlées.
Ils venaient d’ailleurs. Tous venaient d’ailleurs, en vérité. Il n’y avait pas encore de « d’ici ». Pas encore de pays, ni de roi, ni de bornes dans la terre. Il n’y avait que le passage. Le feu, les jambes, les enfants, les morts qu’on laissait derrière, et les chemins qu’on ouvrait dans l’herbe haute et la boue grise.
Ils s’étaient installés là, dans la grande plaine nue, après deux hivers trop longs, deux printemps sans gibier, deux morts que personne n’avait oubliées.
Le vieux Purr — qu’on appelait « celui qui boite sous le ciel » — disait qu’il avait vu la mer autrefois, très loin à l’ouest, et que la terre y tremblait doucement, comme si elle respirait. C’est de là qu’ils venaient, plusieurs lunes de marche, à travers forêts basses, landes détrempées, tourbières où les pieds s’enfoncent, et silence. Toujours ce silence. Celui d’un monde sans nom.
Ils n’étaient pas nombreux.
Vingt-huit. Huit femmes, dix enfants, quelques hommes jeunes, deux vieillards. Ce n’était pas une tribu, pas encore. Mais c’était une famille, un groupe de liens tissés à même le froid et la peur, une humanité de fortune.
Il y avait Lurna aux longs doigts, qui savait coudre la peau du renne sans jamais percer les fibres de chaleur. Il y avait Nurr, le garçon sans œil, mais au flair sûr, qui traquait les pistes effacées par la pluie. Il y avait Dhoh, l’homme silencieux, qui savait allumer le feu dans la neige avec deux pierres noires et le souffle d’un ancien. Et puis il y avait la mère. Celle qu’on appelait juste comme ça. Elle était au centre. Non pas par pouvoir, mais par regard. Elle savait.
Ils s’installèrent sur une petite butte de loess et de craie.
Sous leurs pieds, les restes oubliés d’anciens feux, d’autres humains, disparus depuis longtemps. Ils ne le savaient pas encore, mais ces collines du futur pays de Seine avaient vu passer bien d’autres groupes avant eux. Chasseurs de chevaux sauvages, suiveurs de rennes, nomades de froid. Mais eux, les nouveaux venus, apportaient autre chose. Le début du sédentaire. Le doute. L'attente. Peut-être qu’on pouvait s’arrêter, ici. Juste un peu. Peut-être plus.
La plaine était vaste, sans bornes, balayée par les vents de l’est. La glace était partie, mais sa mémoire restait. Le sol était dur, encore gelé par endroits. Les arbres, rares. Pas de grandes forêts encore, juste des bosquets. Du bouleau, de l’aulne, un peu de pin. Et plus loin au sud, là où le climat adoucissait ses crocs, les chênes venaient doucement.
On mangeait ce qu’on trouvait. Et on cherchait sans cesse.
Les femmes cueillaient — racines, graines oubliées, champignons qu’on testait du bout des lèvres. Les hommes traquaient le gibier dans la brume — l’auroch noir au regard brûlé, le cheval des steppes, l’élan perdu, et parfois un renne, dernier souvenir du froid. Les enfants apprenaient vite : à marcher dans la boue sans bruit, à sentir la pluie dans le vent, à repérer le cri d’un corbeau comme avertissement. On naissait, on tombait malade, on guérissait — ou pas.
La couture, c’était sacré. Lurna le disait : « coudre, c’est tenir la chaleur. Et la chaleur, c’est la vie. » Une peau cousue de travers, et tu meurs en hiver. Les tendons de bison, séchés, trempés, raclés, devenaient fil. Les os des pattes fines servaient d’aiguille. Chaque geste était mémoire. Pas un mot de trop. Pas de récits pour distraire. Juste des murmures quand le feu crépitait bas : « Regarde bien, fais comme ça, ne tire pas trop. »
La nuit, on dormait ensemble, serrés, dans la hutte centrale, une grande tente faite de perches, de peaux, de mousse et de suie. Il y faisait chaud, parfois trop. L’odeur… c’était un monde : urine d’enfant, lait fermenté, graisse de renne, cendres humides, vieille fièvre. Mais c’était notre odeur. Notre monde.
Et toujours le feu.
Toujours.
On le portait d’un lieu à l’autre dans une pierre creuse avec du bois tendre, protégé par un nid d’écorce. Le feu ne devait pas mourir. Jamais. Celui qui le perdait était maudit. Il fallait alors marcher jusqu’au prochain groupe humain — et parfois, il n’y en avait pas. Le feu, c’était notre dieu sans nom, notre cœur battant.
Mais quelque chose changeait.
Les enfants ne voulaient plus toujours partir. Les femmes parlaient de rester, de refaire la hutte au même endroit, de garder les outils au sec, de marquer un coin de pierre pour enterrer les morts.
On avait creusé un jour, à la limite du camp, dans le sol meuble, pour y déposer le corps de la vieille qui toussait sang et souffrance depuis l’automne. On l’avait couverte de terre, de galets, de peaux, et de silence.
Puis on avait prié. Mais personne ne savait plus pour qui.
Quelque chose en nous hésitait.
Bouger ou rester. Partir ou s’enraciner. Vivre ou prévoir.
Une lune rouge apparut un soir au-dessus de la plaine.
Certains y virent un signe.
Un enfant naquit ce même soir. Un garçon. Sa mère saigna beaucoup. Elle mourut trois jours plus tard.
Le vieux Purr dit : « Il faut repartir. On ne peut pas s’arrêter ici. Pas encore. »
Mais la mère silencieuse resta.
Et d’autres avec elle.
Ainsi peut-être est née une histoire.
Un village. Une trace. Un nom qu’on oubliera.
Mais dans le sol, là, en Île-de-France, sous vos pieds, il reste parfois un éclat de silex, une pointe, un fémur, un cercle de pierres brûlées.