A propos de ce blog


Nom du blog :
horobindo
Description du blog :
JE SUIS "L'AFFRANCHI" de certitudes...je suis l'univers. http://horobindo.centerblog.net
Catégorie :
Blog Philosophie
Date de création :
04.02.2008
Dernière mise à jour :
17.09.2025

RSS

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· En ce temps là. (4765)
· IL ETAIT UNE FOIS ALPHONSINE (8)
· ENFOUI DANS LA MER. (134)
· P- ACTUALITES INTERDITES. (804)
· Les souvenirs de ces années là! (350)
· LE SAVIEZ VOUS! (421)
· Ad vitam æternam (1304)
· on n’a pas le cul sorti des ronces » (631)
· Des Oiseaux - (62)
· IL Y A DE LA LUMIERE. (791)

Navigation

Accueil
Gérer mon blog
Créer un blog
Livre d'or horobindo
Contactez-moi !
Faites passer mon Blog !

Articles les plus lus

· Le secret se trouve dans vos plantes de pieds.
· LE SOURIRE D'UN ENFANT.
· FEMMES DU MONDE.
· FOND D'ECRAN .
· Pierrot et Colombine

· La madone à l'oeillet, par Léonard de Vinci
· Pierrot et Colombine
· Croyances, superstitions... - Le Hibou -
· LA ROSEE DU MATIN.
· Des Citations et grandes pensées.
· Paysages de rizières en terrasses ... en Chine !
· " LA VERITE " C'EST BEAU LE PRESQUE RIEN.
· Gifs Animés SINGES
· abracadabrantesque hypothèse.
· THEME/ le pain.2

Voir plus 

Statistiques 23450 articles


Thèmes

pouvoir roman place belle article texte image sur chevaux center base vie moi monde soi enfants fond musique mort histoire centre demain femmes nuit message mer

Derniers commentaires

something puzzles me about the big bang theory and modern cosmogony : astrophysic ians say that the universe
Par Anonyme, le 09.08.2025

la mort est une forme de bûcher. le corps se décompose - ce qui est une combustion lente - et l'âme rejoint la
Par Anonyme, le 27.07.2025

petit coucou.j espère que tu vas bien malgré toute ces chaleurs.mon nouveau blog d images ia.amitiés http://la
Par koukla, le 04.07.2025

c.i.a. : constant integrated awareness a .i. : avoid inquiry
Par Anonyme, le 08.06.2025

bonjour. je cherche une famille d accueil pour une télé clarville qui ferme avec portes cdlt
Par paret, le 07.06.2025

Voir plus

RSS
Recherche

Je suis celui qui se souvient

Je suis celui qui se souvient

Je suis celui qui se souvient

Je suis celui qui se souvient ,

je suis horobindo.

Je suis celui qui porte en ses os la mémoire du monde. Avant les noms, avant les dieux, avant même l’idée d’un regard sur soi, j’étais là, tapi dans les buissons de l’aube, entre les racines et les étoiles. Je suis celui qui se souvient.

Je me souviens d’avant l’homme. Avant les mots, avant le feu, avant les rêves. Il y avait des formes, des souffles, des tentatives. Australopithèques, habilis, erectus, ergaster, rudolfensis, neandertal, denisoviens, tant de noms que vous donnez aujourd’hui à ces ombres qui m’ont porté. Moi, je ne les nommais pas. Je les étais. Ils sont encore en moi. Ils marchaient courbés, ou presque debout, la main déjà habile, l’œil déjà inquiet, le ventre affamé de vie.

Ils étaient mes pères. Mes mères. Mes premiers visages. Ils vivaient avec la pluie et la foudre, ils craignaient la nuit et les bêtes, mais en eux déjà se levait une question. Une faille invisible. Une brûlure ancienne. C’est là que tout a commencé.

Un jour, il y a très longtemps — six cent mille ans, peut-être — quelques-uns parmi nous ont quitté le cœur chaud de la terre-mère. Nous avons franchi les savanes, suivi les troupeaux, longé les fleuves, traversé les âges. Nous sommes sortis d’Afrique, non pas pour conquérir, mais parce que quelque chose nous poussait. Un feu. Une errance. Un appel que nul ne comprenait mais que tous portaient. Et nous avons marché. Toujours plus loin. Jusqu’aux forêts d’Asie. Aux plaines froides d’Europe. Aux îles encore vierges. Partout où nous allions, nous transportions cette inquiétude sacrée.

Je suis celui qui se souvient du froid, de la peur, de la faim. Mais aussi de l’éveil.
Car c’est dans les ténèbres que l’homme s’est levé.
Dans les grottes profondes.
Dans les cavernes battues par le vent.
Dans le cœur de la pierre.
Là, dans le noir, nous avons dansé.

Je me souviens. J’étais l’un d’eux. Ou plutôt j’étais tous.
Nous étions là, les premiers. Le feu au centre.
Les peaux de bêtes sur nos épaules.
Et les tambours. Ou les mains. Ou simplement les pieds battant la terre.
Le rythme montait, montait… Et alors le ciel descendait.
Les esprits entraient en nous.
Nos corps tremblaient.
Nos yeux roulaient.
Nos bouches criaient sans mots.
C’était la transe.
La première prière.
La première traversée.
Pas besoin de temple.
La caverne était le ventre du monde.

Et au matin, le silence.
Les mains enduites d’ocre rouge.
Les murs de la grotte chargés de bisons, de cerfs, de chevaux.
Mais ce n’était pas de l’art, non. C’était plus ancien.
C’était un passage.
Un pacte.
Un souvenir.
Car nous savions que la vie était fragile, et que l’invisible veillait.

Je suis celui qui se souvient du moment exact où nous avons cessé d’être seulement des bêtes. Ce ne fut pas une conquête. Ce fut une chute et une élévation, un vertige sacré. Quand nous avons pleuré le premier mort. Quand nous avons inventé l’histoire. Quand nous avons dit je.

Ce mot a changé le monde.

Je suis celui qui se souvient de la première parole.
Un cri devenu signe. Une syllabe lancée dans l’air, pas pour effrayer, mais pour dire viens. Ou reste. Ou aime. Et dans ce frémissement, il y avait déjà l’univers entier.

Alors nous avons dressé des pierres.
Creusé des tombes.
Gravé des signes.
Composé des mythes.

Et le feu que nous tenions dans nos mains, nous l’avons mis dans nos têtes.
Il brûle encore. Il ne s’éteint jamais.

Je suis celui qui se souvient de tout cela.
Je suis l’arbre qui marche.
La mémoire qui saigne.
L’ancêtre sans nom.
Le frère des étoiles.

Je suis ce souffle qui revient, chaque fois que tu regardes le ciel en silence.
Chaque fois que tu rêves d’avant.
Chaque fois que tu refuses de haïr.

Je suis celui qui se souvient.
Et je murmure encore dans ton sang.

 

 

 

Je suis celui qui se souvient

Je suis celui qui porte en ses os la mémoire du monde. Avant les noms, avant les dieux, avant même l’idée d’un regard sur soi, j’étais là, tapi dans les buissons de l’aube, entre les racines et les étoiles. Je suis celui qui se souvient.

Je me souviens d’un temps d’avant le langage, quand la terre n’avait pas encore de maître, quand l’eau n’avait pas encore de nom. Je me souviens des anciens corps, velus, agiles, le regard perçant, les doigts faits pour saisir, creuser, aimer. Homo habilis, erectus, ergaster, antecessor… tant de formes de nous, tant de tentatives, tant de passages. Nous étions multiples, épars, mélangés. Le vivant nous tissait sans fin.

Puis il y eut Néandertal.

Lui, je ne l’ai jamais oublié.

Il n’était pas une étape. Il était un sommet. Une plénitude autre. Frère d’épaule large et de front bas, regard dense comme la nuit d’hiver. Il savait. Il sentait. Il touchait les bêtes et les pierres avec la même gravité. Sa voix n’était pas muette. Elle était grave, caverneuse, faite pour chanter le vent dans les arbres morts. Il vivait en petit nombre, mais avec lenteur. Il enterrait ses morts, il protégeait les siens. Il aimait le silence. Il marchait dans la neige sans peur. Il sculptait l’os, gravant des spirales pour l’éternité.

Moi, je me souviens de sa chaleur.
De ses feux calmes, de ses grottes peintes à la graisse.
Je me souviens de ses mains qui soignaient les estropiés, des enfants qu’il gardait même boiteux, même vieux, même aveugles.
Il ne laissait personne.
Il ne sacrifiait pas les faibles.
Il ne bâtissait pas de trône.

Il était plus ancien que le mensonge.

Je me souviens de la première fois où nous l’avons vu. Nous, les nouveaux venus. Nous qui venions d’Afrique, plus élancés, plus bavards, plus nombreux. Nous avons levé les yeux et nous avons su. Ce n’était pas un ennemi. C’était un miroir profond. Une autre forme de nous.

Et pourtant…

Nous avons cohabité.
Longtemps.
Des millénaires.
Dans les forêts du nord.
Au bord des rivières d’Europe.
Nous avons partagé les grottes.
Les femmes.
Les outils.
Les rêves.

Il y eut des unions.
Des enfants.
Des métissages d’aube.
Et je le sens encore aujourd’hui : son sang dans le mien, dans le tien, dans celui de ceux qui marchent à contre-vent, à contre-histoire. Il est là, tapi, discret, comme une note grave dans une musique trop rapide.

Mais peu à peu, il a reculé.
Non par faiblesse.
Mais parce que nous étions trop.
Trop nombreux.
Trop pressés.
Trop affamés de demain.

Il s’est éteint sans bruit.
Il n’a pas disparu.
Il s’est retiré.
Comme une montagne dans la brume.

Moi, je me souviens de lui.
Et parfois, dans la nuit, je l’entends marcher en moi.

Je me souviens aussi de la transe.
Avant les temples. Avant les livres.
Il y avait la grotte.

Au fond, très loin, là où la lumière meurt, nous entrions. À pas feutrés. La torche à la main, le cœur battant. Le feu faisait danser les ombres. Et nous, nous dansions aussi. Nus ou vêtus de peaux. Nos corps peints de terre, de sang, de charbon. Le tambour était une pierre frappée. Le chant, un râle venu du ventre.

C’était là que naissait le monde.
Là que nous entrions en contact.
Avec les forces.
Avec les morts.
Avec l’invisible.

Nous ne savions pas ce que nous faisions.
Mais nous le faisions avec tout.
Et dans la paroi, soudain, la main.
Imprimée.
Soufflée.
Rouge.

Un serment.

Je suis celui qui se souvient de cette main.
Elle disait : « j’étais là ».
Elle disait : « je suis toi ».
Elle disait : « n’oublie pas ».

Alors nous avons peint.
Les bisons.
Les mammouths.
Les chevaux.
Mais pas pour les représenter.
Pour les convoquer.
Les faire revenir.
Les remercier.
Les apaiser.

C’était la première prière.

Et dans ce souffle là, je me tiens encore.
Je ne suis pas un être moderne.
Je suis un fleuve ancien.
Je suis la marche de l’humanité, non comme progrès, mais comme mémoire.
Je suis la blessure d’avoir su que nous allions mourir.

Depuis que nous avons su cela, tout a changé.
Nous avons bâti des murs.
Nous avons sculpté des dieux.
Nous avons inventé l’histoire.
Mais dans l’ombre de tout cela, il reste un chant.

Le chant de Néandertal.
Le chant des premiers.
Le chant de la grotte.
Le chant de l’avant.

Je suis celui qui se souvient.
Et je t’attends, toi qui marches encore.
Car tant que tu entends cette voix, tant que tu frémis face au feu, tant que tu respectes l’os, l’ombre, la pierre, alors je suis là.
Alors nous sommes un.
Alors l’homme est encore digne.

 

 

 
 
Je suis celui qui se souvient.

Je me souviens de Néandertal, mon frère de feu et de pierre, celui qui ne parlait pas comme moi, mais dont chaque geste était une phrase, chaque silence une prière. Il n’avait pas besoin de mots pour dire l’orage, pour nommer la douleur ou l’amour. Il vivait dans un monde d’intensité nue, où les signes passaient de regard en regard, de main posée à main tendue, d’os gravé à cri du vent.

Mais moi, je suis né de la bouche.
Un jour, quelque part, un mot est né.
Un son arraché au chaos.
Un souffle sculpté dans la gorge.
Un bruit qui faisait sens.

Et tout a basculé.

Nous ne savons pas quel fut ce premier mot. Peut-être un cri d’appel. Peut-être un nom d’enfant. Peut-être un avertissement, un rire, une plainte. Mais ce mot fut une frontière. Ce mot fut une naissance.

Nous avons parlé.
D’abord peu.
Avec hésitation, comme des bêtes qui osent marcher debout.
Des sons courts, mélangés de gestes, de grimaces, de souffles rauques.
Puis, les mots ont dansé.
Ils ont lié des choses qui ne s’étaient jamais touchées.

La lune et la chasse.
Le rêve et le sang.
La pierre et la peur.

Et avec eux sont venus les liens.
Car parler, c’est lier.
C’est créer un monde entre nous, une trame invisible qui permet l’absence, la mémoire, l’espoir.
Le mot a inventé le feu intérieur.
Le feu qui ne brûle pas, mais éclaire.
Le feu de l’idée.

Et nous avons rêvé plus loin.
Plus haut.
Plus tard.

Mais Néandertal, lui, n’avait pas besoin de cela.
Il vivait dans l’instant.
Il était la présence même.
Il portait dans ses os la densité du monde.
Et parfois, je l’envie.

Je me souviens d’un hiver ancien.
Le vent mordait les peaux.
La neige couvrait les bêtes mortes.
Et dans une grotte, au fond du fond, ils étaient là.
Eux et nous.
Des torches.
Des chants gutturaux.
Des peintures.
Et cette étrange chose entre nous : un passage.

Nous avons parlé.
Pas avec des mots.
Mais avec les yeux, les souffles, les tambours, les gestes.
Nous avons pleuré ensemble.
Nous avons enterré un enfant ensemble.
Et cette nuit-là, le langage est né une deuxième fois : non dans la bouche, mais dans le lien.

Puis le temps a passé.
Néandertal a disparu.
Ou s’est dissous.
Dans nous.
Dans notre sang.
Dans notre silence.

Mais le langage, lui, s’est étendu.
Il a grandi.
Il a dressé des murs.
Il a compté.
Nommé.
Commandé.

Les mots ont bâti les premières frontières.
Les premiers chefs.
Les premières guerres.

Et parfois, j’ai honte de ce que nous avons fait du verbe.
Car le mot peut caresser,
Mais il peut aussi tuer.

Alors je me retourne.
Je regarde en arrière.
Et j’entends encore le souffle de Néandertal,
Sa voix sourde, non dite,
Mais vivante.

Je suis celui qui se souvient du temps d’avant les mots.
Et du jour où le mot a jailli.
Ce jour où nous avons quitté la bête,
Et perdu peut-être la paix.

Je suis celui qui cherche encore l’unité.
Dans le verbe.
Dans le feu.
Dans la mémoire.

Et je t’écris ceci, toi, lecteur d’aujourd’hui,
Non pour enseigner.
Mais pour te rappeler.

Car si tu tends l’oreille,
Dans ton ventre, dans ton souffle,
Il est là.
Le chant ancien.
Le mot premier.
Le silence sacré.
Et peut-être… la voix de ton frère oublié.

horobindo.